Un grand projet d’éolien offshore en Normandie, sept nouveaux appels d’offres en faveur de la transition écologique, 25 milliards d'euros d'investissements sur cinq ans : le Gouvernement accélère le développement des énergies renouvelables, en particulier le parc éolien, pour atteindre l’objectif ambitieux de 40 % de production d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2030.
Plan de l'article
L’énergie renouvelable électrique : des perspectives ambitieuses
Les énergies renouvelables électriques ont fourni environ 25 % de la production électrique nationale en 2020, dont :
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- 13 % par l'hydroélectricité ;
- 8 % par l'éolien terrestre ;
- 2,5 % par le photovoltaïque.
La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), promulguée le 17 août 2015, fixe un objectif de 40 % de production d'électricité d'origine renouvelable en 2030.
Pour y parvenir, la programmation pluriannuelle de l'énergie (feuille de route énergétique de la France) prévoit notamment d’augmenter la production de l’éolien terrestre (24,1 GW en 2023) et de l’éolien en mer (3 GW en 2023). D’ici 2028, il va s’agir de doubler la capacité de production de l’éolien terrestre et de lancer chaque année un appel d’offres pour l’éolien offshore, correspondant à la production d’environ 1 GW par an, soit la consommation moyenne de 600 000 ménages.
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Le parc éolien en France encore limité
La filière éolienne nationale, en déploiement depuis une vingtaine d’années, comptait près de 8 000 mâts terrestres au 31 décembre 2020 pour une puissance totale de 17,6 gigawatts (GW). Avec une production de 38,7 térawattheures (TWh), l’énergie éolienne représentait alors 8,4 % de la consommation électrique française en 2020.
Le développement du parc éolien terrestre semble cependant insuffisant pour atteindre l’objectif de 35 GW fixé par la programmation pluriannuelle de l'énergie pour 2028. Et au niveau de l’Union européenne, la France se positionne 4ème, loin derrière l’Allemagne notamment avec ses 54,9 GW de puissance éolienne.
Un retard majeur sur l’éolien offshore
Toute la capacité éolienne étant limitée au terrestre, la France a pris un retard notable dans le domaine de l’offshore. Contrairement à l’Allemagne, ou même au Danemark avec Vestas, le pays manque d’industries capables de porter réellement cette filière. Et la filière peine à recruter, au Havre et à Cherbourg notamment.
Pourtant, une éolienne en mer, plus exposée au vent, est capable de produire jusqu'à 60 % d'énergie en plus qu’une éolienne terrestre à puissance égale.
Par ailleurs, selon l’ADEME et en prenant en compte les autres usages de la mer, la France dispose d’un potentiel technique exploitable de 16 GW pour l’éolien offshore posé et 33 GW pour l’éolien offshore flottant.
Les prémices du parc éolien marin
Le développement de l’éolien posé en mer a été initié par le lancement de deux appels d’offres en 2011 et 2013 et l’attribution de près de 3 000 MW répartis sur six parcs au large de la Normandie, de la Bretagne et des Pays de la Loire. Un troisième appel d’offres de 600 MW au large de Dunkerque a été lancé en 2016 et attribué en 2019.
Concrètement, le premier site offshore français, actuellement en construction au large de Saint-Nazaire, entrera en service fin 2022. Avec 80 éoliennes, il atteindra une puissance totale de 480 MW et permettra de fournir l'équivalent de 20% de la consommation électrique de la Loire-Atlantique.
Lors de la visite du chantier de construction du parc éolien de Saint-Nazaire le 28 août dernier, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le lancement d’un nouveau parc éolien offshore en Normandie. Ce futur parc, installé au large de Barfleur, sera doté d’une capacité de 1 000 MW.
Concernant l’éolien flottant, quatre projets de fermes pilotes flottantes de 24 MW sont en cours : un premier démonstrateur de 2 MW baptisé Floatgen a été installé et mis en service en 2018 au large du Croisic, et 3 parcs flottants sont prévus en mer Méditerranée.
Sept nouveaux appels d’offres pour la transition énergétique
Pour enrayer le retard français sur la filière, développer l'industrie éolienne et accélérer la transition énergétique, Jean Castex a présenté sept nouveaux appels d’offres et annoncé un plan d’investissement de 25 milliards d’euros dans les énergies renouvelables d’ici à cinq ans. Ce plan d’investissement permettra de « soutenir plus de 25 GW de nouvelles capacités de production solaire, éolienne terrestre et hydroélectrique ».
Les deux tiers des investissements concernés « seront réalisés sur l'énergie solaire, qui constitue l'axe prioritaire de notre stratégie en matière d'énergie renouvelable électrique ». Ces appels d'offres « doivent aussi permettre de réaliser des projets d'éolien terrestre ». Et « plus que l'éolien terrestre, c'est le développement des parcs éoliens en mer qui doit constituer, après le solaire, le deuxième axe prioritaire de notre stratégie en matière en matière d'énergie renouvelable » a déclaré le Premier ministre.
Vous pourrez retrouver les appels d’offres publics dans l’éolien sur France Marchés dès ce mois d’octobre !